Etape 75 - MSK Gand - De Rubens à Brueghel
Mercredi 5 février 2019. Après les premières salles consacrées aux primitifs flamands des XVe et XVIe siècles, place aux grands maîtres du XVIIe siècle, de Rubens à Brueghel. Et ça commence par cette oeuvre étonnante de Rubens, La Flagellation (1617). La Flagellation du Christ de Pierre Paul Rubens est une esquisse méticuleusement élaborée qui servira de modèle pour la peinture du même nom conservée dans l’église des Dominicains ou actuellement église Saint-Paul à Anvers.
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Le grand panneau, qui date des environs de 1614, fait partie d’une série de quinze panneaux consacrés aux mystères du rosaire et exécutés par onze artistes, dont Maerten de Vos, Anthony van Dyck et Jacques Jordaens. La composition de la grande toile s’écarte à peine de celle de l’esquisse. Le modèle est élaboré plus en largeur, donnant ainsi plus d’espace aux personnages. |
De prime abord on est frappé par le pinceau direct et fougueux, par la force sculpturale des personnages et par l’équilibre de la composition autour de la figure centrale du Christ. Concernant les attitudes de ses personnages, Rubens se base souvent sur des modèles de l’Antiquité qu’il copie durant ses voyages en Italie. Il attache personnellement beaucoup d’importance à ses esquisses à la peinture à l’huile, ce qui est attesté par le fait qu’il les gardera en sa possession jusqu’à la fin de sa vie.

Absolument magnifique, le triptyque des Huit béatitudes (ouvertes), Balaam et son âne (fermé à gauche), le roi Balak de Moab (fermé à droite). Ce triptyque remarquable est construit comme un dessin animé dans un style populaire et animé.

Sur le panneau central, le Christ, assis sur une montagne, s'adresse aux gens. C'est le sermon sur la montagne au cours duquel le Christ prêche les Huit Béatitudes.Les panneaux latéraux sont divisés en trois scènes, le registre inférieur du panneau central en deux.

Chaque scène représente l'une des huit béatitudes. Le tout est entouré d'un beau cadre peint. Des bandes de texte et des inscriptions en néerlandais clarifient chaque représentation. En partie sous l'influence de la Réforme, une traduction de textes bibliques en langue vernaculaire au XVIe siècle était également courante dans les milieux catholiques.

Le triptyque provient de l'ancienne église des Carmélites de Gand. Les trésors d'art du monastère et de l'église ont été détruits lors du premier iconoclasme de 1566. Le triptyque aux huit salutations a donc probablement été commandé après cette date. À l'arrière des panneaux latéraux, vous pouvez voir les armoiries d'Antoon van Hille et de sa femme Martine van Zevecote. Ils étaient probablement les commanditaires. Antoon van Hille était juge d'instruction à Gand et était connu pour être un opposant convaincu de la réforme.





Toujours du XVIe siècle, mais à une date inconnue, Le Culte du sage, de Pieter (I) Coecke van Aelst. |
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Le Portement de la croix, par Monogrammiste DR (1591). Sous le nom de fortune Monogrammiste DR se cache un maître anonyme de la fin du XVIe siècle. Le monogramme DR et l'année 1591 se trouvent à droite dans le bas du tableau. Ce Portement de la croix s'inspire d'un panneau célèbre du même nom de la main de Pieter I Brueghel, conservé au Musée d'histoire de l'art à Vienne. La scène se situe dans un paysage en forme de cur. Ces paysages présentant une morphologie humaine existent déjà chez Jheronimus Bosch. Ils ont une signification symbolique qu'il na pas toujours été possible de déchiffrer. Ici nous voyons au centre le Christ tombant sous la croix, et plus à droite le bon et le mauvais larron emmenés vers Golgotha dans une charrette. La ville que l'on aperçoit dans le lointain doit représenter Jérusalem. Les habits des soldats et des ecclésiastiques qui accompagnent les deux larrons situent toutefois la scène aux Pays-Bas au XVIe siècle: le thème religieux du portement de la croix donne lieu à une représentation faisant allusion aux pratiques de l'inquisition.

Sint-Joriskermis, de Gillis (I) Mostaert. Probablement autour de 1565. Gillis Mostaert, frère jumeau de Frans et élève de Jan Mandijn à Anvers, était un artiste productif et très apprécié à son époque. Cependant, peu d'œuvres de sa main sont connues. Mostaert était un contemporain de Pieter Bruegel l'Ancien et peint dans sa tradition. Sint-Joriskermis en est un bon exemple. Cette foire dans la semaine de la fête de Saint George du 23 avril a été très populaire pendant longtemps. Saint George a été honoré comme aide dans le besoin et saint patron des chevaliers et des archers. Le fait qu'il s'agisse d'un festival de village spécifique est évident dans la bannière de l'auberge sur le côté droit du panneau, vraisemblablement dans la salle de guilde de la guilde. Au premier plan, nous voyons un groupe de vendeurs du marché vantant leurs produits. Au fond, un homme et une femme se sont fait mal. Outre une riche source d'informations sur la morale et les coutumes du temps, un tel genre contient également un message moralisateur: l'alcoolisme et les comportements chantant conduisent souvent à la violence et à la dégradation de la morale.



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